Publié le 13 Novembre 2011

Rencontre autour du communiqué de Jonas Alsace « Jusqu’à désobéir ? », proposée par Jonas Strasbourg



Samedi 5 novembre 2011 à 10h du matin, environ 30 personnes sont venues au FEC débattre avec nous autour  de notre communiqué « Jusqu’à désobéir ? ».  Après un rappel par Jean-Paul Blatz de nos préoccupations et de nos convictions et une présentation des groupes Jonas par Marie-Anne Jehl l’échange entre participants a pu débuter. Il a duré plus de 2 heures, et voici un résumé de quelques uns des thèmes abordés.

L’emploi du verbe « désobéir »
Ce verbe est une des caractéristiques fortes de  l’action non-violente.  Dans le cas qui nous tient à cœur, il  s’agit de désobéir à des lois qui empêchent de manifester la tendresse de Dieu. Plusieurs participants témoignent leur propre « désobéissance » : communier avec des protestants, donner la communion à des divorcés remariés (prêtre) ou les inviter à aller communier (laïque). Cependant, certains évoquent une gêne avec le verbe « désobéir » car pour eux il renvoie à l’idée de rupture.


Où sont (qui sont) les jeunes ?
Une question a été rapidement posée à savoir comment les jeunes peuvent se sentir ou non concernés par les questions d’institution ecclésiale.  La majorité d’entre eux est hors de toute pratique religieuse et n’a aucune culture dans ce domaine.
Parmi ceux qui se sentent concernés par la foi chrétienne :

  • Certains ressentent le besoin de repères, de quelque chose de structuré et se tournent vers des mouvements plus « traditionnels » ou identitaires.
  • Beaucoup d’autres pensent qu’il n’y a plus rien à faire dans l’Eglise.
  • Ceux (ados) qui participent au Pélé jeunes, par exemple, manifestent une grande vitalité, un besoin d’Evangile ; ils sont en demande de tendresse et d’accompagnement. 
  • Les catholiques pratiquants, en particulier quand ils sont jeunes, appartiennent  très majoritairement aux classes sociales aisées, « bourgeoises ».


Attention au discours global « les jeunes… » . 

Des constats de blocages
Au cours de la discussion, des  situations de blocage ou de fermeture ont été évoquées. Quelques exemples :

  • L’arrivée d’un nouveau prêtre dans une paroisse entraîne l’arrêt de rencontres interreligieuses, est un frein aux  relations avec les protestants du quartier.
  • Lors de rencontre de jeunes, le discours ecclésial sur les vocations est inaudible et coupé des réalités
  • Le discours et le  fonctionnement ecclésial sont en contradiction avec les valeurs positives de la société civile ; par exemple la place des femmes dans l’Eglise, l’existence d’institutions privées catholiques mises au service des riches (écoles, hôpitaux).
  • Une apparente inefficacité de nos paroles et de nos actions quant au fonctionnement de l’Eglise. 
  • Une tendance générale aux  communautarismes et aux replis identitaires : les religions divisent au lieu de rassembler.


Un ancrage essentiel : l’Evangile
Les personnes présentes ont rappelé que l’Evangile était Bonne Nouvelle pour le monde d’aujourd’hui. Et c’est de cela qu’il faut témoigner. C’est l’avenir du monde qui doit nous importer, pas celui de l’Eglise (institution). Il faut aller au-devant des gens, sur les parvis, dans nos quartiers. Les mots importants pour aujourd’hui sont partage, service, proximité.


 « Un homme qui sait dire " Je t’aime " marche vers Dieu ».
« Il faut rendre heureux les jeunes » (et les autres aussi !).



Des pistes pour la suite
Un premier constant est qu’il faut continuer… mais comment. Quelques idées ont été proposées : 

  • Il faut arriver à rassembler nos forces.  Des contacts possibles avec l’ACI qui fête ses 70 ans et réfléchit à « vivre ensemble, Evangile et société ».
  • Sur Strasbourg, proposer un lieu où on puisse se retrouver. Les personnes ont besoin de lieux où vivre des expériences de spiritualité, où échanger, où célébrer,…
  • Faire un « livre blanc » qui rassemble nos expériences de la vraie vie des communautés chrétiennes, y compris nos « désobéissances » au nom de la tendresse de Dieu.
  • Au-delà du fonctionnement de l’institution, prendre en compte l’évolution du rapport de l’homme à Dieu dans notre société, réfléchir à une anthropologie profane / religieuse.Oser une parole audacieuse face à l’institution, par exemple au conseil du presbyterium.

Il s’agit finalement de relever le défi de l’Evangile « dans le monde de ce temps » ; mettre en route des chantiers qui permettent de toucher du doigt les pratiques qui incarnent concrètement l’Evangile dans le monde.


Une rencontre  du même type se tiendra à Mulhouse le 26 novembre.

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Rédigé par jonasalsace

Publié dans #@étincelles

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