Publié le 27 Décembre 2017

A quelle heure la messe de minuit ?

 

En ce 24 décembre, si vous vous trouvez dans un presbytère encore habité on vous posera peut-être cette question au téléphone. Il vaut mieux être prudent pour ne pas trouver porte close dans les églises de village. En effet, en cette nuit de Noël nombreuses seront encore les églises qui resteront fermées.

 

Les plus anciens se résigneront nostalgiquement en se rappelant leur enfance. Elle ne remonte pas à la nuit des temps, mais aux années cinquante du XXème siècle.  La veille du jour  de Noël, on mangeait tôt comme les autres jours de travail. Pour pouvoir communier, il faillait respecter un jeûne de trois heures. Puis on s'habillait chaudement pour affronter le froid. Non plus à pied avec une lanterne, mais déjà en voiture. A travers les vitraux de l'église jaillissait une intense lumière dans la nuit. A l'intérieur, un grand sapin décoré illuminait une crèche dont les personnages nous semblaient géants. La chorale et l'organiste donnaient le meilleur d'eux-mêmes. C'était la fête. Une fête à nulle autre pareille.

 

Aujourd'hui, plus le nombre de marchés de Noël augmente, plus les messes diminuent. Le mercantilisme plutôt que la prière ? Un insipide O Tannenbaum diffué par haut-parleur dans nos rues plutôt que le Stille Nacht chanté à capella par les chrétiens réunis autour de la crèche ?

 

La disparition de la messe de minuit, marque la fin d'une époque. N'y a-t-il pas plus grave, pour l'annonce de l'Evangile ? Par exemple la disparition de l'eucharistie, les dimanches ordinaires, par manque de prêtres ? Cette absence ne remet-il pas en question l'existence même des petites communautés chrétiennes de proximité ?

 

N'est-il pas temps de réfléchir comment, en l'absence de prêtre, les chrétiens peuvent prier le premier jour de la semaine, dans toutes les églises construites - souvent au prix de grands sacrifices - par nos aïeux dans la foi ? Comment redonner vie à des pierres abandonnées des hommes ?

 

Aloys Meyer

 

24 décembre 2017

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Rédigé par jonasalsace

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Publié le 27 Décembre 2017

En ce mois décembre 2017 à Romans, on préparait la fête de Noël. Pas tout le monde. La famille A., d'origine arménienne vivait dans l'insécurité. Les parents et leurs deux filles risquaient l'expulsion, leur titre de séjour leur ayant été retiré. Il y a dix ans, le jeune couple s'était senti en danger dans son pays et était venu s'installer dans la Drôme.

 

Cette situation parvint à l'oreille de l'employeur du papa. Celui-ci s'évertua immédiatement à faire annuler la décision administrative. Celle famille, déclara-t-il a manifesté sa volonté de s'intégrer ; ses enfants sont nés en France et le père occupe un poste avec des compétences qu'on ne trouve pas ailleurs ; leur présence est "un enrichissement pour notre pays". L'employeur remua ciel et terre : lancement d'une pétition de soutien, contact avec les organisation syndicales enseignantes et le monde associatif...

 

Résultat : la veille de Noël, la famille apprit que sa situation sera régularisée en janvier 2018. Déclaration de l'employeur : Je suis content pour eux. Ils vont pouvoir passer un Noël en famille sereinement et pouvoir vivre tranquillement à partir de janvier 2018. Un bel élan de solidarité qui a payé. Conclusion : la ferme volonté citoyenne peut aider nos dirigeants, locaux et nationaux, à être fidèles à la devise et la constitution de notre pays.

 

Ceci n'est pas un conte de Noël. Mais une bonne nouvelle, attendue et espérée. Pour les chrétiens, n'est-ce pas aussi un nouveau Noël, comme à chaque fois que l'Amour fait irruption dans les relations humaines ? Quand des femmes et des hommes portent attention à l'autre ne sont-ils pas les témoins de la tendresse de l'Emmanuel (Dieu avec nous) dans la superficialité mercantile qui nous environne particulièrement à la fin de chaque année ?

 

Jean-Paul Blatz

 

Source

Franceinfo, 24 décembre 2017 - Mélissa Fornade

 

25 décembre 2017

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Rédigé par jonasalsace

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Publié le 22 Décembre 2017

Les empereurs d'Autriche-Hongrie et leurs descendants sont enterrés dans la crypte du couvent des capucins de Vienne. Le dernier en date a été Otto de Habsbourg en 2011. Le cercueil fut déposé devant les portes fermées de l'église. Un héraut frappa trois coups contre la porte. De l'intérieur un religieux posa la question :  Qui demande à entrer ?  Le héraut répondit : Otto de Habsbourg, prince héritier et énuméra ses nombreux titres aujourd'hui honorifiques. Le religieux poursuivit : Nous ne le connaissons pas. On cogna une seconde fois contre la porte. A la même question fut répondu : Otto de Habsbourg, parlementaire européen. Réponse venue de l'intérieur : Nous ne le connaissons pas. On présenta une troisième fois le quémandeur : Otto, un homme mortel et pécheur. Réponse des capucins : Qu'il entre. De la même manière l'Eglise vient d'ouvrir les portes de ses lieux de prière à Jean d'Ormesson et Johnny Halliday. Elle n'a pas accueilli l'homme politique, l'écrivain ou le chanteur, mais des hommes qui, à travers doutes, bonheurs ou malheurs ont cherché  à aimer et à être aimés.

Lorsque à Saint-Féliu-d'Avall (Pyrénées-Atlantiques), des familles ont appris la mort de plusieurs enfants dans l'accident d'un car scolaire, spontanément la porte de l'église du village s'est également ouverte pour accueillir ceux qui le souhaitaient. Au nom de l'Église toute entière, le pape s'est associé aux familles en deuil en invoquant Dieu, Père de miséricorde, afin qu'il accueille dans la paix de sa lumière ces jeunes qui ont perdu la vie  et qu'il apporte réconfort et espérance aux blessés et à leurs familles. L'évêque de Perpignan, Mgr Norbert Turini a aussi manifesté son soutien aux familles : Dans ce moment de douleur intense, où nos cœurs sont touchés, nous ne voulons pas oublier à quelques jours de Noël que le Christ vient partager notre humanité jusque dans ses plus grandes souffrances.

De telles prières prononcées le jour des obsèques n'apaisent pas durablement la douleur de ceux qui restent, mais elles sont accueillies avec reconnaissance par les familles qui ne manquent pas de remercier le célébrant pour "ses paroles réconfortantes". La nouvelle pastorale des funérailles n'impose plus une messe à des personnes qui n'y sont pas habituées. Les célébrants, prêtres ou laïcs, ont toute latitude de parler de paix, d'amour, d'espérance à travers des paroles autrefois prononcées par Jésus mais aussi à partir de textes et de chants qui ont fait le bonheur du défunt.

 

Jean-Paul Blatz

 

18 décembre 2017

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Rédigé par jonasalsace

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