Publié le 16 Janvier 2024

Chers frères évêques de France 

Il est bon qu’une religion qui professe le Dieu de Jésus dise, par un geste qu’on appelle "bénédiction", que Dieu est amour pour l’humanité tout entière et qu’aimer à notre tour nous  rapproche de lui, nous fait à son image et le manifeste. Tout amour de couple, s’il est sincère,  partagé, respectueux de l'autre, est bénéfique et légitime car il montre à sa manière l’amour Divin.

C'est d’ailleurs ainsi que la Genèse voit le couple originel : comme une union fructueuse et féconde,  qui peut l'être de mille manières "Grandissez et portez du fruit" (Gn 1,28), traduction plus parlante  que "Croissez et multipliez-vous", qui réduit le couple à des reproducteurs quantitatifs, loin des  êtres " à l'image de Dieu" (Gn 1,27), à leur tour créateurs de vie, d'amour et d'être.

Au XXIeme siècle, dans notre société française, des formes variées de couples existent et sont  reconnues. Aucune ne met en danger l’existence des autres. Tous les couples, quels que soient  leurs choix de vie, peuvent porter des fruits d’humanité et de spiritualité, des fruits d’écoute,  d’empathie, de solidarité, de créativité.

Comment, en n’acceptant de bénir les membres de certains couples qu’a minima, séparément, entre  deux portes de sacristie, peut-on manifester l’amour inconditionnel et infini de Dieu ? Et comment  peut-on manifester leur dignité, quand on les humilie en les ravalant au rang des résidences  secondaires, chevaux, caravanes, motos et même cartables qu’on bénit, eux, à l’envi, en refusant  de reconnaître, par un simple geste, l’amour sincère qui les unit et leur couple ?

Rappelons-nous que Jésus a passé sa vie publique à accueillir, défendre et relever les " illégaux ",  les rejetés de sa propre société, à leur rendre la dignité que la loi et la religion leur refusaient, à les  aider à recouvrer leur pleine humanité, justement en les bénissant, en leur disant qu’ils étaient aimés  et eux-mêmes porteurs d’amour.

C'est ce qu'a reconnu le Vatican dans son geste modeste mais ouvert de "bénédiction" des couples  "irréguliers" qui le demandent, geste qui doit être respecté, car il sort du cycle infernal du permis interdit, du dogme figé, de la loi religieuse qui a oublié son humanité. Ce geste nous renvoie à Jésus,  qui a rappelé tant de fois que l’amour va plus loin que la loi, que tous et toutes sont aimés de Dieu  et peuvent aimer à leur tour et que "cela est bon". 

 

Christiane Bascou, présidente, 

et le bureau de la Fédération des "Réseaux du PARVIS" 

Chrétiens en liberté pour d’autres visages d'Eglise 

en contribution à la réflexion synodale sur la "bénédiction"

16 janvier 2024

 

Les groupes Jonas d’Alsace sont membres de la fédération des Réseaux du Parvis

Les Réseaux du Parvis, 68 rue de Babylone, 75007 Paris Tél 01 45 51 57 13 temps.present@orange.fr www.reseaux-parvis.fr

 

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Rédigé par jonasalsace

Publié dans #@prises de parole

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